Télépro - interview Anny Duperey - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Mère et fille partagent la scène.
Milieu du 19ème siècle, Julien, jeune musicien et incurable idéaliste, part au service militaire et se voit contraint de confier son amoureuse, Colombe, à sa mère qu'il déteste, la terrible Mme Alexandra, grande comédienne sur le déclin. Colombe, plongée dans l'univers du théâtre où la ravissante ingénue est très vite courtisée.
Télépro : Connaissiez-vous cette pièce d'Anouilh ?
Anny Duperey : Non, pas avant que le metteur en scène Michel Fagadau ne me la propose. J'ai été émerveillée par le brio de sa construction, elle est vraiment passionnante à plus d'un titre : l'émancipation des femmes, la lutte entre idéalisme et matérialisme...
Télépro : Quel hasard vous a réunies, vous et votre fille, sur les planches de ce théâtre ?
Anny : Sara devait interpréter "Colombe" sous la direction d'un autre metteur en scène. Malheureusement, il n'a pas la chance de disposer d'un théâtre et n'arrivait pas à en trouver un, ni à financer la pièce. Lorsque Michel Fagadau m'a proposé d'être sa madame Alexandra, j'en ai parlé à Sara. Dans la foulée, Michel l'a contactée. Elle n'avait pas spécialement envie de jouer avec moi, c'est tout à fait légitime de vouloir se démarquer de ses parents.
Télépro : Qu'est-ce qui l'a fait changer d'avis ?
Anny : La pièce, je pense, et son rôle. Je trouvais le texte idéal pour sauter le pas et nous envisager comme de vraies partenaires. Nos personnages ne sont pas liés par de véritables rapports mère-fille. Même s'il y a entre Colombe et madame Alexandra une sorte de reconnaissance, de passation, elles ne nous ressemblent en rien et ne vivent pas à notre époque. C'est ce que j'ai dit à Sara. Je suis très heureuse qu'elle ait accepté, car je la trouve idéale en Colombe. En toute modestie, je pense être actuelement une des "madame Alexandra" optimales.
Télépro : Est-ce que votre relation filiale a influé sur vos jeux ?
Anny : Nous sommes tombées dans une troupe très familiale, très tendre et très complice dans laquelle notre intimité s'est fonue. Ca nous a juste donné l'occasion de nous rendre compte que nous avons des rapports mère-fille très légers, très simples, très agréables. Et sur scène, je garde évidemment un oeil plus tendre sur Sara.
Télépro : Que souhaiteriez-vous lui transmettre de votre expérience du métier ?
Anny : Je lui ai toujours dit qu'il fallait une santé de paysan et un équilibre à toute épreuve pour être comédien. D'après moi, il faut 50 % de passion et 50 % de désinvolture pour exercer ce métier. Trop de passion peut entraîner de l'aigreur en cas d'échec et trop de désinvolutre, c'est du je-m'en-foutisme. Le juste milieu permet de s'engager passionnément sur un projet et de le lâcher sans douleur s'il ne se fait pas.
Source : Télépro.